La science de l’économie politique, qui n’existait pas il y a un demi-siècle et qui est aujourd’hui une des plus avancées, doit la plupart des immenses progrès qu’elle a faits à Adam Smith et à Jean-Baptiste Say ; l’un, en nous faisant connaître la véritable source des richesses, a porté la lumière sur les principales causes de la prospérité ou de la décadence des nations ; l’autre a déterminé les limites de cette science, classé dans l’ordre le plus méthodique les phénomènes qu’elle embrasse, et donné à cette branche de nos connaissances une précision dont on la croyait peu susceptible.Dès le commencement de la révolution, M. Say s’attacha aux hommes qui la servaient par leurs discours ou leurs écrits : il fut employé au Courrier de Provence, que publiait Mirabeau, et ensuite dans les bureaux du ministre Clavière. Son goût pour les sciences morales et politiques l’éloignait de la profession pour laquelle il avait été élevé : il en fut tout-à-fait écarté par un nouveau revers de fortune que ses parents éprouvèrent.